La lecture du lieu met en évidence un élément paysager fort et fondateur pour notre projet : les deux chemins de terre battue qui longent la Lienne. Filigranes et néanmoins armés, flanqués d’arbres et de petits arbustes, ils forment une allée végétale non seulement poétique, mais aussi structurante pour l’identité du lieu. La gare, les rails, l’écluse en amont, évoquent le caractère industriel du site et renvoient à un univers métallique.

Le projet prend le parti de garder et renforcer ces deux éléments, les sentiers et le caractère industriel du site. Mosquito est une intervention minimale : une poutre métallique qui s’inscrit dans un aménagement paysager. La force du projet réside dans sa modestie : intervention douce dans le paysage, économie de moyens constructifs, clarté et simplicité structurelle.

Les chemins sont conservés et ponctuellement surélevés sous forme de rampes en terre battue pour se mettre à niveau avec la passerelle et permettre le passage de l’un à l’autre. Leur élargissement ponctuel permet de gérer les flux et les croisements des différents utilisateurs. La rampe d’accès au chemin de la rive droite de la Lienne résulte du modelage de la topographie. Le terrain est soutenu au moyen d’un terramur, solution constructive choisie pour son intégration paysagère. Le mur de pierre existant le long de la Route de la Lienne se prolonge, longe la rampe et contient le terrain, et donc la digue. Le bas de la rampe se termine par un plat assez long qui permet de gérer séparément le flux des piétons et des cyclistes.

La passerelle composée de deux poutres en acier brut, repose sur les fondations non visibles, noyées dans le terrain. L’expression de la passerelle est légère, svelte et aérienne.